hwkkrns

fuck it now, I'm tired of this shit

WP : “Après avoir tout perdu, un culte te recueille”

Dans l'obscurité étouffante de la nuit, alors que la pluie battait contre les carreaux brisés de la vieille église abandonnée, j'ai senti mes dernières lueurs d'espoir s'évaporer. J'avais tout perdu : ma famille, mes amis, même ma propre identité semblait se dissoudre dans les ténèbres qui m'entouraient.

C'est alors qu'ils sont arrivés, silencieux comme des ombres. Ils m'ont trouvé là, recroquevillé sur le sol froid de l'église, perdu dans mes propres tourments. Sans poser de questions, sans exiger de réponses je les ai suivis. Chacun portait sur ses épaules le poids de son propre chagrin, de ses propres peurs, moi le premier. Nous marchions depuis des heures dans les ruines, entre les incendies et les corps, sans un mot. L’horreur de cette bataille rendait l’atmosphère lourde et douloureuse. Les cris étouffés des blessés, le bruit sourd des explosions au loin, tout cela semblait amplifier notre propre détresse.

À chaque pas, je sentais le poids de la culpabilité s'alourdir dans ma poitrine. Les visages hantés de mes sauveurs révélaient des cicatrices invisibles, témoins silencieux de leurs propres tourments. Pourtant, malgré la douleur qui nous étreignait tous, il y avait une étrange solidarité dans notre souffrance commune. Nous n'avions pas besoin de mots pour comprendre ce que nous ressentions, car nos regards se suffisaient à eux-mêmes. Ils reflétaient la peur, le chagrin, mais aussi une lueur d'espoir fragile, comme une étincelle vacillante dans l'obscurité.

Et alors que nous avancions, guidés par une force invisible, je réalisais que peut-être, au milieu de cette dévastation, nous avions enfin trouvé un refuge où nos âmes meurtries pouvaient trouver un semblant de réconfort. Les ruines d'un ancien temple, envahi par la végétation luxuriante. Les colonnes de pierre érodées par le temps se dressent comme des sentinelles silencieuses, gardiennes des secrets anciens enfouis sous la mousse et la poussière. Les symboles mystiques gravés dans la pierre annoncent les rites ésotériques pratiqués en ces lieux sacrés. Des cercles de runes tracées au sol vibrent d'une énergie mystique. Depuis que je suis parti je n’ai entendu personne parler, j’avais l’impression de les comprendre simplement par la pensée.

J’enfile une vieille tunique que j'ai trouvée au sol pour me fondre dans la masse. Elle est usée, imprégnée de l'histoire de ceux qui l'ont portée avant moi. En la revêtant, je sens le poids de leur présence, comme si leurs souvenirs et leurs espoirs s'étaient inscrits dans les fibres de ce tissu vieilli par le temps.

Au loin, une lueur vacillante attire mon regard. C'est le feu sacré qui brûle éternellement sur l'autel de pierre, illuminant les visages tendus des hommes rassemblés autour. Leurs silhouettes se découpent dans la pénombre, se balançant au rythme des chants antiques qui résonnent dans les ruines. Je me joins à eux, entendant pour la première fois une voix depuis mon arrivée, les chants mystiques me viennent directement, comme si la vieille robe rêche m’avait connecté à eux.

Alors que je me fonds parmi eux, une sensation de paix m'envahit. Les regards empreints de dévotion et de reconnaissance se posent sur moi, accueillant ma présence comme un nouveau souffle d'espoir dans ce sanctuaire. Je me sens connecté, lié par notre douleur partagée et notre quête commune de sens. Je le ressens, eux aussi ils ont tout perdu comme moi, eux aussi cherchent à se reconstruire dans ce monde dévasté par la haine.

La cérémonie se poursuit, je me laisse emporter par la communion spirituelle. Les barrières de la langue semblent s'effacer, laissant place à un language universel. Dans cet instant de transcendance, je réalise que ce lieu symbolique n'est pas seulement un refuge physique, mais aussi un sanctuaire pour nos âmes meurtries. Ici, nous trouvons le réconfort dans la communion avec les autres survivants. Nous formons une nouvelle famille. A la lueur des étoiles je ressens une gratitude profonde envers ceux qui m’ont sauvé des bombes et des balles.

La fin du chant approche, les survivants se dispersent lentement, chacun retournant à ses occupations. Je reste là, contemplant les symboles éternels gravés dans la pierre et la lueur vacillante de l'autel de feu. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens en sécurité, protégé par les murailles de ce lieu.

Au fil des jours qui suivent, je m'immerge dans la vie en apprenant les coutumes, les traditions et leurs enseignements. Chaque rituel, chaque cérémonie renforce mon lien avec la communauté. Guidé par les anciens, je découvre peu à peu les secrets enfouis dans les ruines du temple, des connaissances interdites depuis des siècles. Ces enseignements me fascinent et m'effraient à la fois, mais je sens que c'est ici, parmi les survivants, que je trouverai les réponses dont j'ai besoin pour guérir mes blessures intérieures.

À mesure que les jours passent, une inquiétude subtile commence à germer au fond de mon esprit. Je commence à ressentir un malaise croissant, une sensation d’embuscade au sein de cette communauté qui semblait autrefois offrir la paix et le réconfort. Mes instincts me crient de fuir, de mettre un terme à mon association avec les survivants avant qu'il ne soit trop tard, mais la peur de l'inconnu et la dépendance émotionnelle que j'ai développée envers mes compagnons m'empêchent de prendre cette décision.

Des regards furtifs échangés entre les membres, des conversations à voix basse interrompues brusquement dès que je m'approche, des portes qui se referment devant moi comme pour dissimuler quelque chose de sinistre. Des murmures se répandent parmi les membres les plus proches, des rumeurs de sacrifices occultes et de pactes avec des entités démoniaques. Je sens un frisson glacial me parcourir l'échine à chaque fois que j'entends ces histoires, mais une partie de moi refuse de les croire.

Pourtant, une nuit, alors que la lueur des torches dansantes éclaire faiblement les visages tendus des fidèles, je suis témoin d'un rituel qui me glace le sang jusqu'aux os. Des silhouettes encapuchonnées s'agenouillent devant un l’autel, et je comprends enfin la vérité choquante qui se cache derrière cette communauté. C’était une secte, c’était le Culte du Nouvel Espoir, ceux qui terrorisaient la planète depuis des centaines d’années. Dans un élan de terreur et de désespoir, je réalise que j'ai été séduit par les promesses trompeuses de ce culte dangereux, et que ma vie est désormais en danger. Je prends donc la décision de m'échapper de ce lieu maudit, de rompre les chaînes qui m'attachent à cette communauté pernicieuse et de trouver la liberté avant qu'il ne soit trop tard.

Alors que je m'apprête à fuir, je réalise que je ne suis pas seul dans ma tentative d'évasion. Ils se dressent devant moi, bloquant mon chemin. Leurs yeux brûlent d'une lueur obscure, révélant une loyauté inébranlable envers les sombres desseins du culte. Je me rends compte avec horreur que ma fuite est vouée à l'échec. Des mains robustes m'agrippent fermement, m'empêchant de m'échapper. Des murmures gutturaux emplissent l'air, la terreur m'envahit quand je réalise que je suis sur le point de devenir la victime d'un sacrifice macabre. Je lutte de toutes mes forces, mais mes efforts sont vains contre la volonté collective des fidèles qui m'entourent. Soudain, les chants atteignent un crescendo glaçant, marquant le début du rituel. Les couteaux scintillent dans la lueur des torches, prêts à déchirer ma chair dans un acte de dévotion perverse.

Je me prépare à affronter mon destin, une vague de résignation m'envahit. Je sais que je ne pourrai pas échapper à cette fin tragique, que je suis condamné à devenir une victime au nom de la sombre foi. Dans un dernier souffle de désespoir, je ferme les yeux et me prépare à rencontrer l'obscurité qui m'attend au-delà de la mort.